24 novembre 2007

La vitrine de la Banque Populaire

Une association, toute non lucrative qu’elle soit, a besoin de se DEVELOPPER et donc de COMMUNIQUER. Partant de cette évidence, la Banque Populaire, sise le long d’une artère très fréquentée de notre bonne vieille bourgade, offre aux associations clientes sa plus belle vitrine - pas loin de huit mètres linéaires sur une profondeur de deux mètres - pour faire passer leur message. Ingéniosité, sens de la scénographie, utilisation stratégique du papier crépon seront alors nécessaires pour utiliser l’espace de manière à la fois esthétique et efficace. Ainsi à notre grande joie se succèdent au fil des semaines les oeuvres de l’amicale des arts, les panneaux d’information de l’association pour la sauvegarde du folklore comtois, ceux de l’association des clowns rigolos qui font rire, ceux de Nature et Liberté avec de splendides clichés de l‘avifaune sauvage, les textes de l’A.P.G.E (Association des Poètes du Grand Est) et les mannequins grandeurs nature en uniforme à la fin de promouvoir les divers métiers de l’infanterie, ce qui il faut en convenir constitue une petite entorse au caractère associatif de la vitrine. Pour la plus grande joie des enfants (petits et grands !!!) l’année se termine généralement par la prestation de l’union des commerçants : des nounours qui bougent dans du coton . Cette semaine, avant que les peluches ne soient installées, des gaillards en carton du quinze de France avec des petits logos de basket partout s’offrent à notre regard. Déferlante de muscle, de rage de vaincre, d‘espoir et de petits logos de basket partout, la vitrine donne à chacun d’entre nous, le fort comme le faible, la conviction qu’il peut pleinement participer à la relance de la croissance. Et c’est bien de cela dont nous avons besoin quand dés le matin après avoir parcouru les deux kilomètres qui séparent notre domicile de notre bureau, en travelling derrières les vitrines néonnisés nous avons vu les assureurs, les cafetiers, les concessionnaires, les esthéticiennes, les orthopédistes et les coiffeurs en plein labeur et que notre motivation, avant même d'avoir bu notre premier café entre collègues, commence déjà à s‘essouffler. Oui, pour cela, nous avons bien besoin de vibrer. Et le slogan de la FFR "AUX ARMES CITOYENS !" ponctué d’un gros logo de basket à la con ne saurait mieux tomber.
Mais si notre patriotisme vibre cela ne doit pas nous ôter tout sens critique : outre l’entorse à l’aspect non lucratif de l’opération, qu’il convient de relever, qu’a donc foutu le responsable de la vitrine associative de la Banque Populaire pour se planter de telle sorte dans le planning ? Que nous ressasse-t-il cette histoire de coupe du monde de rugby alors même que Laporte croupit déjà dans son ministère-placard, que le Beaujolais Nouveau est derrière nous depuis plus d’une semaine et que les cycliste du tour de France en sont quasi à s’injecter leurs premières seringues ???