20 novembre 2006

Arlette, un dimanche


C’est poussé par une saine curiosité, une « recherche » sur les phénomènes religieux, que nous nous sommes retrouvés à une fête de Lutte Ouvrière un dimanche dans une petite ville de Bourgogne.
L’accueil était assuré par les Les Galoupios d'la galipette groupe de musique traditionalcoolomorvandelle dont les efforts pour chauffer la salle restait vains, et pour cause, le public n’était là que pour elle et pour la communion finale. Carrelé et éclairé aux néons à la manière de toutes les salles polyvalentes de France, dont on suppose que les architectes qui les conçoivent haïssent profondément l’idée même de fête, l’espace se remplit petit à petit d’une foule militante et patiente en pull jacquard. Quelques drapeaux rouges hissés sur des bambous attachés entre eux avec des ficelles constituent l’unique décor de la scène où trônent le micro et le pupitre. La déléguée régionale, les yeux brillants, nous annonce l’arrivée de « notre camarade Arlette Laguiller », applaudissements. « Travailleurs, travailleuses… ». Arlette lit son allocution. Fière comme un coq, la déléguée régionale lui tourne les pages. Arlette est une professionnelle, le discours est millimétré, les pauses nécessaires à l’absorption d’une eau minérale de marque inconnue car le bandeau a été ôté ont été savamment placées à la fin d’une envolée lyrique appelant incontestablement l’applaudissement. Tandis qu’Arlette boit telle une rock star de l’eurovision la délégué régionale, la larme à l’œil, ne perd pas une miette de son quart d’heure de gloire.
C’est lors de ce premier moment fusionnel que Jacques, Gudul et Virgil qui nous accompagnent, commencent à regretter de s’être placés au premier rang plutôt réservé aux aficionados… Allons-nous être repérés ? Les militants vont-ils nous taper ?
Arlette déroule avec talent un discours ponctué de références à l’actualité, d’un peu d’humour désabusé «bien sûr nous préférons Guignol à Gendarme.. » et de grands classiques Laguilletistes.
Voilà maintenant la fin du discours. La déléguée régionale, comme si elle venait d’y penser, nous propose d’entonner l’International. Tels des footballeurs perdus au milieu de la Marseillaise, nous optons pour un entre-deux insatisfaisant : nous nous levons mais sans chanter ni lever le poing droit… ce qui, même mollement, constitue la norme, le code. Notre malaise est à son comble. La délégué régionale nous regarde sans compassion. Puis la chanson arrive à sa fin, la messe est dite, ouf… Vite au bar !
Là, parlant entre nous de la cérémonie, Virgil se lance dans une analyse dont il a le secret « pas grand chose à dire sur le constat, oui on se fait bien entuber par les gros capitalistes depuis des décennies, mais ce qui est désespérant dans le discours d’Arlette, c’est qu’il y a comme une impuissance intrinsèque à voir au delà, à avoir un début de projet de société, à dépasser le travail et sa misère et voir en l’homme, quand bien même il serait mieux payé et enfin respecté, autre chose qu’un travailleur-producteur de biens et de services… pas un mot sur la culture, rien sur l’environnement… ». Des militants qui ont tout entendu lancent provocateurs « et bien vas lui dire, elle est là ! » Effectivement Arlette passait par là. Virgil qui aime bien faire le malin ne se démonte pas et aborde aussi sec Arlette « Euh…bonjour… c’est la première fois que je viens à un meeting politique et …euh…c’était intéressant mais euh… vous n’ayez pas dit un mot ni sur la culture ni sur l’environnement… alors que euh…». Arlette écoute gentiment et lui dit qu’elle n’avait pas le temps ici mais que tout cela est développé dans le journal du parti. Une militante qui ne voit pas d’un bon œil que l’on ose comme cela contredire la déesse et leur voler quelques minutes de sa présence TGV commence à grogner dans son coin et menace de mordre…
Bon, ben d’accord on ira voir dans le canard de LO. « Au revoir Arlette et bon courage pour la campagne ! »Dehors c’est dimanche. Tout semble lent et vain. La révolution chuchote.

PS : merci à Franck, Galoupio d'la galipette, pour la photo.

11 novembre 2006

Schiller, tu l'as lu dans quelle traduction ?

C’était « soir de première » dans notre bon Centre Dramatique National, fer de lance de la démocratisation culturelle. Les comédiens avaient reçu leur rose et des amis et d’autres comédiens leurs avaient envoyé des fax pour leur dire « un gros merde ». Après la représentation, des professeurs de français qui n’avaient pas dîné, quelques étudiantes, des conseillers artistiques, le personnel du théâtre et des comédiens se pâmaient autour du saucisson, un verre de blanc en main puis allaient à tour de rôle congratuler le metteur en scène et les comédiens. Il arrive dans ce type de rituel, lorsque l’alchimie de la convivialité ne prend pas, que les conversations, comme animées par un chef d’orchestre invisible et taquin se taisent les unes après les autres pour transformer le brouhaha en un silence plombant… Il convient alors aux personnes civilisées de relancer la conversation en posant à son voisin une question anodine et suffisamment ouverte pour lui permettre de rebondir facilement. C’est ce qui se produisit : notre voisin, un comédien, un conseiller artistique ou peut-être un directeur de théâtre lança à son voisin, un directeur de théâtre, un conseiller artistique ou peut-être un comédien « Schiller, tu l’as lu dans quelle traduction ? ». Nous ne pûmes retenir un rire qui à cause du vin public faillit être tonitruant. Notre civilité revenue nous mesurâmes l’ampleur de notre étonnement. Raoul s’essaya alors à un questionnement anthropo-métaphysique se demandant si le monde était divisé entre ceux qui pour relancer une conversation disait « beau temps pour la saison, tu fais quoi ce week-end ? » et les autres qui lançaient « « Schiller, tu l’as lu dans quelle traduction ? »… voulant nous impliquer dans sa démarche philosophique tout à fait louable dans un tel lieu de pensée et constatant que nous n’y arrivions pas il réamorça avec une approche sociologique et plus pragmatique «… souvenez-vous au lycée, les premiers de la classe, ce sont eux qui aujourd’hui pour relancer une conversation disent : Schiller, tu l’as lu dans quelle traduction ? » … Pas du tout convaincu par la démonstration de Raoul Jacques dit « Ben non, moi j’étais premier de la classe au lycée… ». Alors on se resservit un verre de vin public et on se demanda bien ce qu’on allait pouvoir faire ce week-end avec le temps pourri qui s’annonçait.

02 novembre 2006

Yann et Arthus sont dans un hélico.

Pour faire ses photos dignes du calendrier des postes et sensées nous sensibiliser à la protection de la nature, Yann-Arthus Bertrand passe son temps dans un hélicoptère. A part les avions de Dassault on fait pas pire question pollution. Bien sûr, des écolos malicieux lui ont fait remarquer. Le gaillard ne s’est pas démonté et a affirmé qu’il replantait systématiquement le nombre d’arbres nécessaire à l’absorption de ses gaz...
Al Gore doit faire pareil car pour promouvoir son thriller sur le réchauffement climatique il passe son temps dans les avions. Dans notre bonne vieil bourgade, comble de l’ironie, impossible de voir Une vérité qui dérange ailleurs qu’à l’extrême pointe Nord de la zone commerciale, au cinochrama tant apprécié pour son parking et ses pop corn géants. Ne voulant pas mourir grillés idiots on a pris la bagnole pour aller au maxicinoche puis au retour on est passé à Jardiland acheter un petit thuya qu’on plantera pour absorber les gaz de ce voyage déprimant.
Les pavillons sont entourés de thuyas pour absorber les conneries qui se racontent sur TF1.

23 octobre 2006

Une belle phrase (2)

Quand on a un marteau dans la tête on voit tous les problèmes en forme de clou. Le problème de l'occident c'est l'économie.

Serge Latouche

17 octobre 2006

Les journées (1)

Aujourd'hui, on refuse la misère.

25 septembre 2006

Le sondage du jour

"62 % des français préfèrent la réforme à la rupture..."
Entendu ce matin à la radio.
On y voit plus clair, non ?

17 septembre 2006

Robert, la culture c'est pas son truc

« L’Opéra, l’opéra… je comprends que les jeunes n’y aillent pas, moi même il m’arrive souvent de m’y endormir. Et le théâtre… ah ! le théâtre… Le Cid, on l’ a vu en sixième, en cinquième, en quatrième, en troisième… alors bon ça va ».
Prononcées dans notre PMU préféré, nous n’aurions évidemment même pas relevées ces banalités éculées. Ce qui, à nos oreilles les rendent désespérantes c’est qu’elles ont étés tenues dans un cadre tout à fait officiel mais néanmoins désopilant : une conférence de presse au conseil régional où il était question, vaguement, de « politique » de la jeunesse et que Robert est président dudit conseil régional… Bien que rodés aux discours les plus creux la performance publique de Robert nous épata ! Nous aurions aimé nous moquer d’un élu UMP mal dégrossi malheureusement pour notre psychogéographie politique tendance bipolaire Robert, sans être éléphantesque est encarté au PS et là, notre désespoir grandit…

11 septembre 2006

"La formule pour renverser le monde,

nous ne l'avons pas cherchée dans les livres,mais en errant.C'était une dérive à grandes journées, où rien ne ressemblait à la veille ; et qui ne s'arrêtait jamais."
Guy Debord

05 juillet 2006

La politique à la louche (2). A la louche et aux pieds !

Si par malheur l’équipe de France remportait une victoire ce soir et si, encore pire, elle venait à gagner la coupe du monde samedi prochain, c’est sûr cela donnera des ailes à Jacques Chirac pour se représenter à la présidentielle… Pensez-y bien avant d'aller klaxonner comme des cinglés dans les rues…

26 juin 2006

Chronique éthylique (2) - Feu fête de la merguez


Siroptant une sangria entre collègues, nous bavassions comme il se doit sur les absents – l’acariâtreté du comptable, le machisme du petit chef, les hystéries de la secrétaire, etc – lorsque la sonnerie du téléphone de Raoul nous interrompit. C’était Jacques qui se demandait si nous avions l’intention de nous rendre à la fête de la musique. Bien sûr que nous en avions l’intention ! Comment envisager un seul instant de rater cette belle fête populaire, fleuron du socialisme des années 80 ? Ah ! La première fête de la musique à Clermont-Ferrand…
Nous voilà donc attablés à l’un de ces terrasses stratégiques qui permet de rayonner vers les places fortes de l’événement tout en pouvant se désaltérer entre chaque étape indispensable, citons entre-autre : les transes Gothiques rue Pouillou, le torrent de pisse rue Mayotte, la ferveur oecuménique de la chorale sur le proche de l’église Saint Médard et facultativement car l’exercice demande une humeur excellente le meilleur groupe de coiffeurs du canton « Nocturne » rue de l’UMP . Les décibels s’entrechoquaient, les farceurs gloups gloups se jetaient du Pont Branlant, les étudiantes de lettres couraient pieds nus, Gérard avait mis sa jupe indienne, tout semblait normal si ce n’était cette absence indéfinissable et cette rumeur qui enflait « Il paraît qu’à une heure pile tout s’arrête et ils vont tout nettoyer » … C’est plongé dans une grande conversation sur les vertus cathartiques de cette fête que nous nous fîmes, sans y prendre garde, déloger manu-militari par le serveur qui semblait bel et bien avoir reçu des plus hautes autorités des consignes très stricts… Laissant nos voisins à leur palabre désespéré et peu courtois « tu parles pas à ma femme comme ça ! », nous nous retrouvons, trio bancal et désemparé, à errer dans les rues de notre bonne vieille ville à la recherche d’un ultime groupe de Hardcor et surtout d’une toute dernière bière, histoire de ne pas se quitter comme ça… Mais rien… rien, pas même une petite échoppe clandestine, pas même ouvert chez Rush, interdit de vendre de l’alcool après 22h…Tout naturellement nos pas nous guidèrent alors vers le quartier Maroul là où, les belles années, les filles les plus enflammées dansent autour de la fontaine, quand elles ne s’y baignent pas, offrant aux âmes esseulées de belles images pour les songes d’hiver. Notre sang ne fit qu’un tour quand nous vîmes le bourgmestre en personne qui, perché sur la fontaine, tentait de convaincre une foule hagarde « allez, maintenant c’est finit, il faut rentrer chez vous, vous vous êtes bien amusé, maintenant il y a des gens qui veulent dormir, il y a des gens qui travaillent, soyez raisonnables on vous a prévu un très beau feu d’artifice pour le 14 juillet… » Un cauchemar… Plus loin, tentant vainement de comprendre ce qui se passait dans notre république laïque et démocratique, entre deux hypothèses, Raoul s’époumonât « Mais c’est ça qui manquait, y’avait même pas un seul marchand de merguez, putain, tout fout’l camp… » Heureusement, miracle, à quelques rues de là, un bistrot, comme hors du temps, continuait de servir en terrasse… « heu… 9 bières s’il vous plait »

19 juin 2006

Une belle phrase

"Il est inconcevable, parce qu'absolument contradictoire, qu'une société s'autoqualifie démocratique sans élever la capacité critique au rang des qualités publiques"

Jean-Marie Hordé, La Mort de l'âme, éditions les solitaires intempestifs.

23 mai 2006

La politique à la louche (1)

La une de Libération du lundi 22 mai est fort alléchante : un dessin de Willem représente Sarko et Ségo se jetant du haut d’une falaise avec ce titre « 2007 c’est pas gagné » et l’article confirme ce que tout le monde sait, depuis que les sondages sondent ils se plantent et jamais aucun sondeur n’a su donner le nom d’un futur président… mais le journaliste qui veut quand même y croire - les sondages c’est sa matière première, son gagne-pain en quelque sorte - pousse l’analyse un peu plus loin et nous laisse entendre que les temps auraient changés, qu’en cette période complexe de profonde mutation, les sondages seraient plus justes…
Alors ça sera quand même peut-être Ségo ou Sarko ... Voilà le dossier de Libé.
A vrai dire on s’en fout.
Si nous sommes ce que nous sommes, et nous risquons fort d’être ce que nous sommes : des pleutres avachies aux cerveaux lessivés par des décennies de télé de merde Tapiesque , Berlusconniène, pub, Lagardéresque, Canalpluseque faussement impertinent, pub, et marchand’armesque, et maintenant la météo, pub, la météo, pub, merdre que ce soit le Sarkosysme, le Ségoroyalisme voir le Fabuisime ou le Bayrouisme qui l’emporte dans tous les cas, aucun doute ce sera bien le REALISME qui gagnera !
Le réalisme dont on nous rebat quotidiennement les oreilles aujourd’hui, et vous le savez bien : c’est l’économie qui gouverne, le marché est la seule vérité...
Au milieu de cette foire d’empoigne néo-socialo-libérale, notre seul petit espoir est qu’il y en ait au moins un qui réussisse toutefois à placer sa petite note discordante et qu’avec pédagogie il nous rappelle la théorie de l’élastique : jusqu’où peut-on lui tirer dessus avant qu’il ne pète ? L’élastique c’est la planète, l’enjeux : notre survie.
Mais bon, cela dit, s’il y en a un ou une au second tour, on est pas maso, on vote socialo, ça sera tout de même moins pénible d’attendre la glaciation (ben oui, c’est pas simple le réchauffement de la planète ça risque d’être une glaciation en Europe…), avec des festivals, les merguez de la fête de la musique, les RTT, un peu de sécurité sociale, des subs pour nos assos de quartiers et puis on a pas envie de bosser plus et la flexibilité bof…

10 mai 2006

Exhausteur d'audience

Vous êtes de plus en plus nombreux à venir lire régulièrement notre blog, entre 4 et 6 lecteurs quotidiens. C’est énorme ! Nous sommes les premiers étonnés de ce succès fulgurant. Ce qui ne devait être qu’un jeu s’est transformé en véritable succès public...Chaque moi c'est environ 1,25 lecteurs supplémentaires qui nous rejoignent pour participer à des débats citoyens de grandes qualités. Cela nous a fortement encouragé pour continuer à satisfaire votre soif de connaissances et votre demande, légitime, de divertissements.
Un grand merci à vous lecteurs fidèles ! – ta mère en slip -
Le blog de Raoul et Paul aborde maintenant une phase délicate Audrey Tatou toute nue -, un virage dangereux mais vital ! Car vivre c’est aller de l’avant , avancer – Sarkozy sado maso - progresser, faire des progrès ! Nous souhaitons donc doubler notre audience –sexe, bite, couilles - d’ici juillet (2007), pour cela, bien sûr, c’est d’abord sur vous, chers lecteurs, que nous comptons : vous avez toujours été et vous serez toujours nos meilleurs ambassadeurs. De notre côté nous ferons tout notre possible pour inventer – encore toute nue - des rubriques audacieuses à la fois proches de votre quotidien et ouvrant des portes sur le rêve - à poil à poil à poil !-

04 mai 2006

Apéromonop' cohésion sociale


Passant l’autre jour dans l’une de ces sordides maison de quartier défraîchie que les mairies – même socialistes – rechignent à financer mais le font quand même pour se donner bonne conscience et où les « acteurs sociaux » traitent les gens comme naguère dans les colonies, voilà que nous tombons sur l’affiche d’immeubles en fête et en restons tout coi tant l’affaire nous sembla ridicule. Afin d’examiner l’objet plus tranquillement à la maison, nous demandons à l’hôtesse d’accueil s’il était possible de s’en procurer un exemplaire. Bien sûr que cela était possible et il a fallu se défendre pour ne pas avoir à en empporter une centaine ainsi que moult exemplaires de la version tract et celle, cartonnée, de l’invitation. Les organisateurs de l’événement, car il s’agit d’un événement, n’ont pas lésiné sur les outils de communication. Il faut dire qu’ils sont nombreux à avoir mis la main au portefeuille pour financer l’opération dont le but est, selon le comité de pilotage : de rendre le sourire à notre ville, d’aller à la rencontre de nos voisins, de partager un moment de convivialité et de … attention… de développer la solidarité de proximité ! Dans l’ordre d’apparition des logos les financeurs sont : le sénat, le ministère de l’emploi de la cohésion sociale et du logement, la caisse des dépôts, la FNAIM, Koné, la Lyonnaise des eaux Suez, Monoprix, EDF, Ecusson, Apéricube et France Télévision. Savoir que le ministère de l’emploi de la cohésion sociale et du logement travaillent main dans la main avec Apéricube nous a rassuré.
Il y en a un qui a été un peu plus malin que les autres c’est Monoprix. En plus de son logo, le directeur de la communication, sans doute armé d’un solide BTS force de vente, a réussi à faire ce qu’on appelle à Hollywood un placement. Dans les navets américains pétaradants à gros budgets, Tom Crouze ou Brade Pite portent des baskets Nike et les montrent ostensiblement, se torchent avec Pampers et le montrent ostensiblement, s’enculent avec Durex et le montrent ostensiblement, mangent des Pizzas Hut et les vomissent avant d’aller faire la guerre. Un placement c’est ça, faire apparaître à tout bout de champs des marques, de la pacotille rutilante pour donner envie au cinéphage d’aller acheter tout ce kremp’l. Il paraît, ils l’ont dit à la radio, que dans ces gros navets il peu y avoir jusqu’à mille placements. La pub c’est vulgaire et envahissant.
Donc l’affreux jojo de chez Monop a réussi un placement sur l’affiche d’immeuble en fête où l’on voit très clairement son enseigne. Tous les voisins avides de cohésion sociale et d’Apéricube semblent en sortir la banane au visage , tel Michel Houellebecq qui affirme « j’aime leur ligne de produit, je suis vraiment bien dans un Monoprix ». Si ce n’était le présence de personnes visiblement d’origine étrangère – garants d’une cohésion sociale réussie - la mièvrerie de l’affiche pourrait nous faire penser à une scène d’Amélie Poulain.
Le plus instructif se trouve au dos du tracts : on y apprend le B. A. BA de l’organisation d’un apéro sous forme de questions / réponses : où inviter ses voisins ? : dans votre cour, votre hall, votre appartement, votre jardin ou votre maison… ; agrémentés de judicieux conseils : .n’hésitez surtout pas à vous regrouper avec d’autres voisins pour organiser ensemble cette soirée ! Chacun pourra apporter quelque chose (quiche, cidre, gâteau…)
Il fallait y penser !
Un grand merci à toute l’équipe d’immeubles en fête et en particulier à Jean-Louis Borloo et Apéricube.

25 avril 2006

Le Plan B est arrivé : critiquons la critique

Le Plan B est arrivé !
Pas celui que nous avait promis les partisans du non lors du référendum sur la constitution européenne - même si bien entendu il s’agit d’un clin d’œil – mais le journal critique de médias et enquêtes sociales dont nous parlions dans un précédent article. Il va sans dire qu’en ces temps abrutissants de « campagne » présidentielle, déjà bien gratinés question intox, la critique des médias est pour le moins un exercice salubre.…Gageons donc que le Plan B va éclairer nos lanternes et nous aider à aiguiser notre sens critique. Particularité intéressante: les articles de ce bimestriel, issus d’un travail collectif ne sont pas signés. Voilà qui fait tache dans notre époque d’égos surdimensionnés !
Le Plan B mérite d’être connu, lu, acheté, partagé, c’est vraiment le genre d’initiative à soutenir.... MAIS...disons-le franchement l’ article faisant la une et intitulé « La question sociale ensevelie sous le bla-bla » nous a déçu, la réflexion sur la question coloniale suscitée par la fameuse loi sur le « rôle positif de la colonisation » semble y être assimilée a du bla-bla et parmi les blablateurs l’historien Pascal Blanchard est cité… voilà qui nous fait particulièrement mal ! Connaissant la qualité et la subtilité des travaux de Pascal Blanchard (voir notamment La fracture coloniale et Les zoos humains aux éditions La Découverte) on ne peut qu’être en désaccord avec un tel amalgame et se dire que le Plan B a manqué de discernement.
Nous pensons que la question coloniale est très importante, d’une actualité brûlante, et qu’elle doit-être traitée en profondeur. Nous avons la conviction que notre pays doit faire son examen de conscience et reconnaître officiellement ses crimes, qu’il faut « crever l’abcès ». Nous estimons que le racisme ambiant qu’alimentent des hommes politiques peu scrupuleux comme Sarkozy, De Villiers et Le Pen pour ne citer qu’eux (mais Jospin y était aussi allé de la sienne avec ses « excuses sociologiques », ne l’oublions pas) puise, entre autre, son origine dans cette période noire de l’histoire de France et qu’il faut en sortir. Ceci passe par le débat, ce n’est pas du blabla. Certes, comme le dit le Plan B, pendant ce temps là le gouvernement préparait la démolition du code du travail avec le CNE et le CPE, France Télécom supprimait 17000 postes malgré un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros…Mais est-il impossible de traiter de ces questions ET celles liées au colonialisme ? Cet article lapidaire nous fait penser à la réaction de nos contemporains de l’époque quand, adolescents, traversant une période hyper-écolo on nous rétorquait sans cesse « vous voulez sauver les bébés phoques alors qu’il y a des enfants qui crèvent de faim ! » Etait-il vraiment impossible de défendre les bébés phoques ET de lutter contre la faim ?
Sans doute avons-nous mal compris l’article du Plan B.
Plan B pensez-vous que le colonialisme est un non-sujet ou pensez-vous qu’il a trop été traité durant cette période ??? Plan B, nous vous supplions : ne laissez pas en nous cette impression si désagréable !

10 avril 2006

Que se passe-t-il ailleurs quand nous sommes là ?


Que se passe-t-il ailleurs quand nous sommes là ?
Il y a peu de temps (5 ans, 10 ans… on ne sait plus vraiment) on nous faisait miroiter qu’ Internet abolirait les distances du vaste monde pour le transformer en un grand village planétaire dans lequel les infos circuleraient en temps réel…C’était nouveau ça, cette histoire de temps réel qui laissait supposer l’existence d’un temps irréel.
Le spectacle de Grand Magasin, Elargir la recherche aux départements limitrophes, nous prouvent, si besoin était, que cette question - que se passe-t-il ailleurs quand nous sommes là ? - à laquelle il convient de préciser que « là » est un théâtre, vaut d’autant plus son pesant de mystère jubilatoire que l’ailleurs dont il est question est tout proche : l’appartement voisin, le bout de la rue, le village d’à côté, au pire le département limitrophe.
Alors que se passe-t-il ailleurs quand nous sommes là ?
Pour y répondre les standardistes de Grand magasin ont missionné moult personnes qui appellent durant la représentation et nous disent ce qu’ils font et ce qui se passe ailleurs alors que nous sommes là. Leurs coups de fils viennent perturber la diffusion d’une vidéo dans laquelle se succèdent moult personnes qui nous expliquent pourquoi ils ne peuvent pas être parmi nous ce soir et divers « performances » des comédiens comme mémoriser une réplique prise au hasard dans un roman photo puis la réciter, compter dans l’ordre puis dans le désordre - en prenant soin de ne pas en oublier- vingt croix dessinées sur un tableau, jouer au ballon, etc.On se perd avec bonheur dans ce bric-à-brac, délicieux moment de poésie surréaliste et philosophique. Avec trois bouts de ficelle et beaucoup de talents, les artistes de grand magasin nous font le village planétaire en direct et démontrent que l’on peut encore être étonné au théâtre. Prenez votre surf naviguez vite sur http://www.grandmagasin.net/ pour connaître les prochaines représentations et n’hésitez pas à vous transporter jusqu’au département limitrophe pour les voir, c’est fabuleux !

09 avril 2006

Pas de censure chez Raoul et Paul (sauf contre les robots vendeurs)

Vous avez peut-être remarqué que certain commentaires avaient été supprimés par un mystérieux administrateur (qui n’est autre que nous-même). Alors ? Une sournoise censure règnerait-elle chez Raoul et Paul ? NON !
Ces messages supprimés méritent toutefois explication.
Le premier commentaire supprimé, c’est simplement un doublon envoyé deux fois par inadvertance.
Le deuxième message, c’est celui d’un type qui nous envoyait des félicitations assorties de liens commerciaux pour nous vendre du viagra, de la lingerie fine, des kits complets de musculation ; des lunettes qui déshabillent, de la gelée royale, une cuisine intégrée et toutes sortes de choses que nous possédons déjà en quantité. Alors hop, supprimé, on est pas là pour faire du commerce !
Dans un premier temps, nous avions répondu à cet énergumène avant qu’on nous mit la puce à l’oreille, ce sont des « robots » qui envoient ces saloperies de pub... Nous avons donc supprimé notre message qui s’adressait à personne. Voilà c’est tout.
Alors, si la peur de l’administrateur vous freinait dans l’envoi de commentaires, surtout n’hésitez plus !

PS : nous profitons de ce message fonctionnel pour présenter nos excuses aux amoureux de la langue française, malgré tout nos efforts apporté à la rédaction de nos écrits, selon l’heure, la fatigue et l’énervement il arrive trop souvent que de grosses fautes soient commises, nous en sommes tout honteux…

03 avril 2006

Le Pen et la poule au pot


En écoutant d’une oreille blasée les infos, nous nous disions l’autre jour que les médias avaient traités de la grippe aviaire comme ils ont traités il y a 4 ans du virus Le Pen. … oui, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux mais expliquons nous quand même.
1/ le virus H5 N1 :
On nous a d’abord assommé d’images de grosses dindes effarouchées (pas Marine) poursuivies par des hommes en combinaison NBC (nucléaire, bactériologique et chimique). Cartes de l’invasion du virus, ça approche, panique à bord et on ne mange plus la poule au pot le dimanche. Les producteurs de volailles crient famine et sont à deux pas de mettre la clé sous la porte. Alors, bons seigneurs, les médias convoquent spécialistes en tous genres et politiciens de tout bords qui, tous en chœurs, nous somment de manger du poulet. Consommateurs citoyens et patriotes que nous sommes, nous nous exécutons.
2/ L’épidémie Le Pen du 21 avril 2002 :
On inonde nos cervelles disponibles de bagnoles incendiées, de « zone de non droit », on nous sort de derrière les fagots l’histoire pathétique du papy sans défense cambriolé et tabassé par des petits sauvageons.
Affolement général. Il faut de l’ordre dans ce pays… alors qui ? Et hop ! Le Pen arrive second tour de la présidentielle.
En trompette sans le moindre soupçon d’autocritique et avec les trémolos de circonstances les médias nous éclairent alors de leur lumière et nous ordonnent de voter contre Le Pen après avoir fait son jeux pendant des mois…
Obsédés par le sensationnel (et surtout par l’argent que ça rapporte), les médias jouent les croque-mitaine puis s’étonnent du résultat obtenu et nous font alors la morale. « Hé les gens ! Faut pas vous affoler ! On déconnait… On a juste besoin d’un max de thune pour payer nos vedettes, vous savez combien ça nous coûte un Jean-Pierre Pernault, un PPDA, une Claire Chazale, un Fogiel, un Delarue ??? … bah… on peut même pas vous le dire, vous ne pourriez pas comprendre… Allez, mangez du poulet, tout va bien… »

Le slogan du mois

Le bloc béton construit l’avenir

Une magnifique réclame radiophonique nous apprend en ce moment que le parpaing c’est vraiment très bien pour construire son petit pavillon. C’est ce qu’il y de mieux pour l’environnement et en plus c’est un matériau très sain. Si, si ! Des études le prouvent, des études réalisées en toute indépendance par le syndicat du parpaing… pour peu on aurait presque envie de s’en faire un masque de beauté.
La pub nous prend pour des cons, on le sait mais on est toujours étonné de voir à quel point !

31 mars 2006

Avec Jean Rouch à la manif

Jacques nous téléphone :
- vous allez à la manif ?
- - si t’y vas, oui…
Peu de temps après, nous nous retrouvons chez Jacques et, comme à son habitude, nous propose ses dernières trouvailles. Pas question de légèreté aujourd’hui, nous voilà en train de visionner les Maîtres fous de Jean Rouch, film culte dont nous ignorions jusqu’à l’existence de son auteur il y a encore à peine quinze jours.
ON EN CROIT PAS NOS YEUX !!!
Des membres d’une secte religieuse à Accra (au Niger ou en Guinée selon les versions, vous savez vous ?) rentrent en transe au cours d’une cérémonie et se mettent à singer la puissance coloniale de l’époque. L’un est possédé par le génie du conducteur de la locomotive, un autre par le gouverneur, un autre encore par le général…. Paul serre les fesses, il est un peu sensible et appréhende la scène du sacrifice du chien. Mais Jean Rouch est resté sobre, on voit le toutou un peu inquiet et puis après on voit les possédés avec du sang plein la figure. C’est tout.
Jacques commente : « c’est juste une façon d’exorciser… ça nous ferait du bien aussi. Tiens imaginez- vous possédé par votre directeur ! »
Mais le tumulte de la manif approche, il est grand temps de rejoindre le cortège si l’on veut être compté par les RG.
Avec qui allons-nous défiler ?
Nous papillonnons : essayons la CGT, faisons quelques pas avec les cheminots l’ambiance y est joviale, nous nous faisons offrir un autocollant par les Verts, nous nous écartons de la CFDT, nous ne savons pas trop où aller… mais soudain un éclair : il ne faut pas rater le passage de la tête du cortège devant le siège de l’UMP car c’est toujours délicieux. La dernière fois, les gros philistins, enfermés à double tour, se sont fait copieusement canarder leur vitrine de boules de neiges ! Alors nous empruntons les rues de traverses et nous voilà devant, en bonne position avec les anarchistes, c’est bien, ça nous semble cohérent. Et puis il y a une très jolie anarchiste qui chante et plein de jeunes super motivés On est bien là !Nous bavons, éructons, mais nous ne nous brûlons pas. Humm !!! c’est bon de partager cette haine contre la droite !
On remet ça mardi !

29 mars 2006

Une autre petite phrase


Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer

De Guillaume d'Orange-Nassau dit le taciturne ( un gars sérieux est-ce utile de le préciser ?) entendue dans une des nombreuses AG qui agite en ce moment notre belle démocratie.

21 mars 2006

Notre bourgmestre se démène : travaux en cours


A quelques centaines de mètres de notre modeste immeuble traînant sa misère au bord d’une rue où le notable pressé roule comme un taré pour regagner au plus vite sa villa, les pelleteuses et les camions s’ébrouent à déconstruire (déconstruire).
Là où il ne restera bientôt plus que graviers, poussière et ferrailles tordues, il y a peu de temps encore, des jeunes mal élevés - sans doute des enfants de polygames - n’arrêtaient pas d’embêter tout le monde avec leurs scooters et leurs casquettes visées à l’envers.. Ca ne pouvait plus durer ! Le bourgmestre a décidé d’arranger tout ça grâce à un courageux programme de rénovation urbain, un PRU, rien de moins ! Tout est prévu : la MJC, à travers son pôle de ressources se propose d’accompagner le changement en mobilisant les habitants. Les constructions seront adaptées aux exigences du public (moins de polygames) et tiendrons compte des personnes en perte d’autonomie (plus de vieux ). La philosophie de ce projet est de privilégier la dimension humaine, car comme le dit le slogan de la lettre d’information destinée à combler notre soif d’information de proximité : une priorité, la vie !
Notre bourgmestre nous aime.
Merci bourgmestre.

17 mars 2006

Une petite phrase

Ca va bien en ce moment, j'ai le moral qui remonte à zéro
De Louis Pons, citée par Pierre-Autin Grenier (dont on adore l'écriture : Je ne suis pas un héros, Toute une vie bien ratée, L'éternité est inutile autant de titres qui en disent long sur son optimisme... lui parle de "pessimisme combatif")

Monsieur Dupdup

Nous vous recommandons chaleureusement le blog à Dupdup : http://www.leblogadupdup.org
Dupdup est un type formidable, insatiable et généreux, passionné vif de tomates, de Bach, d’oiseaux, d’Eric Clapton, de pomologie et de mille autres choses à venir... Nous passions par hasard un jour de printemps 1991 dans sa maison au bord de l’eau, il s’en est suivi des rencontres en cascade, des tours et des détours , par Texel, Petit Noir, le Morvan, des nuits de bringues, de belles balades jumelles au cou, « Peterson » en poche et tout cela nous a mené là où nous sommes aujourd’hui.
Merci à Dupdup, sa famille et ses amis !

06 mars 2006

Chronique éthylique

Le spectacle n’était ni bon ni mauvais, c’est ce qui ressortait de notre conversation au bar du Théâtre quand notre ami Jacques qui passait par là nous proposa d’aller s’en jeter une petite au Madigan’s, où, selon lui, l’ambiance serait plus sympa. Nous ne nous sommes pas fait prier, saisissant cette occasion inespérée de fuir une compagnie qui nous lassait.
Jacques était dans sa plus grande forme. Le matin même, au super marché, il avait croisé Antoine Weachter au rayon confiseries en train de remplir son Caddie de bonbons Haribo. A cette heure tardive, d’y repenser le faisait encore rire !
Un grand gaillard de 120 kilos nous annonça la fermeture imminente du bar, ça tombait mal, on commençait à peine à goûter à la bonne humeur de notre ami et on venait juste d’entamer notre Guinness que nous avions eu la bonne idée de commander en pinte… Après avoir avalé notre bière -à ce prix là pas question d’en laisser une goutte- nous décidons d’aller en boire une petite dernière au Stil.
Et là, la magie de la nuit opéra. Nos épaules, ordinairement avachies, se trouvaient soudainement constellées, s’étaient la lumière noire sur nos pellicules. Il n’en fallait pas plus pour nous propulser sur la piste de danse et leur monter à tous ces kékés qu’on pouvaient encore leur en apprendre question chorégraphie. Raoul était aux anges, une petite brune bien dodue lui tournait autour. Esquissant un virevolté dont nous avons le secret nous tombons nez à nez sur Olive qui hagard n’en revient pas de nous voir dans cet état et pris de court commence l’argumentation classique de ceux qui sont là « parce que plus rien d’autre n’est ouvert à cette heure, qu’un pote (qu’il est d’ailleurs en train de chercher pour lui donner son Heineicken) l’a traîné là » .
Mais Jacques ne danse plus, il a perdu sa légèreté, Weachter a du finir ses Haribos. Notre camarade se sert ostensiblement dans une bouteille de Whisky qui ne nous appartient pas et se met à brailler « je vous méprise tous ! elle est là la France qui vote Sarko ! elle est là la France qui ne pense pas ! »
Nous pensons qu’il est maintenant temps de changer d’air, d’ailleurs, un gaillard de 130 kilos nous le fait comprendre. En partant nous tombons sur une sorte de Gothique aux cheveux longs et piercé de partout, une intuition nous fait dire que ce doit être le pote d’Olive... aussi nous nous lançons sans filet dans une improvisation humoristique débridée :
« - Avec ta gueule on se demande se que tu fous là ! T’es le pote d’Olive ?
- Non je suis avec une salope qui adore sucer les mecs...
(Nous feignons un demi-tour)
- Elle suce que les beaux mecs, cassez-vous !
Puis nous revoilà à l’air libre.
Dans la rue des types montrent leur cul en gueulant. Une valeur sûre !
Voteront Sarko ?

Et vlan !

"Les médias ont très vite compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer de ce que la « science » économique était la seule où le débat soit quasiment permanent, au sens d’interminable et scolastique. Imagine-t-on des physiciens disputant inlassablement, jour après jour, de la chute des corps et de la rondeur de la Terre ? En revanche, on voit bien des hommes de robe se quereller pendant quatre siècles sur le sexe des anges, la virginité de Marie ou la question de la grâce « immanente ». Et les médias ont parfaitement saisi toute l’opportunité commerciale et franchouillarde qu’il y avait à promouvoir le « libéralisme » économique, qui n’est qu’un poujadisme, une complainte permanente au manque d’« efficacité », une râlerie vague contre les « pesanteurs », les « archaïsmes », le « manque de souplesse », une bavasserie de beauf contre l’ « impôt », le « fonctionnaire », le « planqué », le « privilégié », l’ « escroc aux alloc et au RMI » et autres calembredaines niveau Mimile et pastis. "

Bernard Maris. Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles. Editions Albin Michel et en poche aux éditions du Seuil, Point.

Ah ! Si ceux qui s’apprêtent à voter Sarkozy pouvait lire ce livre, on éviterait peut-être la catastrophe… mais quel temps reste-t-il pour la lecture quand on regarde plus de trois heures par jour la télé ?
Nous concernant, motivés par l’apprentissage de quelques notions élémentaires d’économie pour ne plus prendre pour argent comptant les salades des « experts » nous allons nous plonger avec délices dans l’anti-manuel d’économie, du même auteur, paru aux éditions Bréal.
Merci Boryana !

16 février 2006

Bobo, ami du vélo pour la vie


Denis Baupin, adjoint vert de Bertrand Delanoë, chargé des transports à la mairie de Paris a les « honneurs » de Libération qui lui consacre sa page portait du lundi 13 février. Alain Auffray, auteur de l’article, semble mal assumer son statut d’automobiliste -tendance beauf ?- vexé par les mesures prises par la mairie de Paris en faveur des transports en communs, des cyclistes et des piétons… Le journaliste commence par une petite charge « Il avait un profil d’un gendre idéal. Comment prévoir qu’il allait se métamorphoser en tortionnaire d’automobilistes… » et plus loin « Ex conseiller de Dominique Voynet, son modèle en politique, Denis Baupin n’avait rien de l’écolodogmatique.» Notez l’usage du passé…
Puis : « Si l’on arrêt pas ce "khmer vert" , cet "ayatollah écolo" transformera Paris en un vaste quartier vert où s’égaieront des cohortes de bobos désoeuvrés... » (les noms d’oiseaux en italique sont d'un député UMPiste, la droite le plus bête de l'univers).
Quelle horreur : Paris un quartier où il ferait bon vivre ! Et tous ces bobos désoeuvrés beurkkkk…. C’est pas en faisant du vélo toute la journée qu’on va redresser la France !!!!
Bobos… Bobos ?
N’avez-vous pas remarquez l’usage de plus en plus fréquent de ce qualificatif ?
Vous allez au marché plutôt qu’au supermarché. Vous êtes un bobo.
Vous n’allez pas voir Les Bronzés 3, amis pour la vie. Vous êtes un bobo.
Vous n’avez pas recouvert de guirlandes électriques votre pavillon pour Noël. Vous êtes un bobo.
Vous dites que depuis son invention la voiture a fait vingt millions de morts, et que son usage intempestif contribue largement au dérèglement climatique, vous êtes un bobo.
Allo maman bobo...

12 février 2006

Fidel PPDA !


Imaginer que l’on puisse accorder le moindre soupçon de crédit à ce que marmonne PPDA dans son journal nous laisse totalement pantois. Nous assistions l’autre soir à une projection de Enfin pris ? de Pierre Carles (nous reviendrons ultérieurement sur ce réalisateur et ses films pour les couvrir d'éloges !) programmé dans le cadre d’un cycle ciné-débats sur les médias et, dans ce film, nous avons vu pour la première fois la fameuse interview bidon dans laquelle l’affreux Jojo fait semblant d’interroger Fidel Castro en direct alors qu’il s’agit d’un montage pitoyable. Comment un type pareil peut-il toujours être en place après une si grosse entourloupe ? Comment peut-on encore le supporter ? Mystère… Nous pourrions aussi nous demander pourquoi TF1 est la chaîne préférée des français (sur les 100 meilleurs audiences de l’année 2005, 95 sont signées TF1) et nous dire qu’elle n’est que la partie trop visible de l’iceberg médiatique… mais avec ce ciel gris, entre la menace Sarkozyenne et la grippe aviaire, nous risquerions de sombrer dans un pessimisme morbide. A quoi bon ?
En attendant des jours meilleurs ou tout simplement le printemps, on peut se consoler en se souvenant que le pompeux cornichon larmoyant a été la victime d’un attentat pâtissier mené de main de maître par l’incorrigible Noël Godin (qui relate ses exploits dans un livre jubilatoire que nous vous recommandons : Entartons, entartons les pompeux cornichons !, paru aux éditions Flammarion). On peut aussi tenter de se forger un solide esprit critique en allant lire des articles de vrais journalistes sur le site de l’observatoire des médias http://www.acrimed.org/ . Par les temps qui courent, ce n’est pas un luxe !
Ceux qui préfèreront une action plus radicale, pourront trouver de l’inspiration auprès du RAT... le réseau pour l’abolition de la télévision : 145 rue Amelot 75011 Paris. Enfin tous ceux qui pensent qu’une information libre et indépendante est vitale pour notre bonne vieille démocratie pourront soutenir l’initiative lancée par divers associations, médias indépendants et syndicats de journalistes de mettre en place des états généraux des médias http://www.etats-generaux-medias.org/
Bon, on vous laisse, on va rater le film du dimanche soir.

30 janvier 2006

Fays ce que voudras !


Après les petits secrets de Sarkozy, l’Express fait sa une avec un sujet qui va faire frémir dans les chaumières : une enquête sur la montée de l’Islam en Europe. En bas du panneau publicitaire on peut lire « être mieux informé pour être mieux armé » (truc de ce genre) Oups… passons…En photo de couverture, une jeune fille, mime de se voiler avec le drapeau français… aïe…le feu couve sous la marmite à amalgames* et c’est bien connu c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures campagnes. Après l’immigration clandestine, l’insécurité , les tournantes dans les caves, la polygamie, le voile à l’école, sur quoi les médias vont-ils focaliser ? Que vont-ils nous intimer de penser ? Nous ne somme pas paranoïaque - tout cela se mesure - les médias fabrique de l’opinion. Le voile à l’école en est la parfaite illustration. Quand Jacques Chirac annonce en décembre 2003 qu’il va demander au Parlement de voter une loi interdisant à l’école « le port de signe marquant ostensiblement l’appartenance à une religion », une journaliste du Monde, dira que « c’est la pression de l’opinion publique qui oblige le chef de l’état à légiférer ». En réalité, c’est l’inverse, Jacques Chirac était partisan d’une telle loi depuis 1995 et une campagne initiée par le sommet de l’état et relayée par les grands médias va convaincre l’opinion de l’importance de légiférer. En avril 2003, les sondages prêtent 49 % d’opinions favorables à l’interdiction du voile et 45 % contre une loi : 4 points d’écart. Six mois plus tard, après une déferlante d’articles (1284 articles ont envahi les pages des 3 principaux quotidiens Le Monde, Libération et Le Figaro pendant cette période, soit plus d’un article par jour et par journal), de « débats » télévisuels ou autre, le projet de loi est plébiscité par 69 % des sondés contre 29 % d’adversaires, 40 points d’écarts !… *
Alors que tous les éditorialistes, du Figaro à Charlie Hebdo en passant par Marianne et consorts, criaient à la République en danger, empruntant souvent des arguments fleurant le temps des colonies, nous n’entendions jamais les principales concernées : les filles voilées… Sans doute l’avis de ces « filles qui ont eu la malchance de naître chez des connards » (Cavanna, Charlie Hebdo du 3 /03/99) importe peu…
La loi est passée, on en parle plus et personne ne se soucie des souffrances de ces adolescentes déscolarisées pour protéger la République menacée. Peut-être, en suivant leurs cours par correspondance, écoutent-elles la très belle chanson de Brigitte Fontaine :
le voile à l’école
le sexe des anges
folles fariboles
rixes de mésanges

halte au ridicule
Rabelais dira
La querelle est nulle
Fays ce que voudra

* Les chiffres, des phrases, la belle expression la marmite à amalgames, la citation de Cavanna ont été empruntés à l’article de Pierre Tévanian Une propagande à peine voilée publié dans L’Almanach critique des médias d’Olivier Cyran et Medhi Ba aux éditions Les Arènes que nous conseillons vivement : une perle !

23 janvier 2006

Sarko Cola



Flânant à la recherche de légumes d’un bon rapport qualité / prix sur le marché, nous sommes tombés sur la une de L’Express qui titrait : « Petits et grands secrets de Sarkozy », un truc du genre. On y voit en gros plan notre ministre de l’intérieur qui, méfiant, l’air de déjouer une conspiration, semble chuchoter quelques intrigues dans son téléphone portable… (le pli du col de sa chemise est impeccable). Un instant alléchés par les révélations que pouvaient contenir l’hebdomadaire, nous eûmes la tentation de l’acquérir. Heureusement, nous revenant à l’esprit, une déclaration du premier gendarme de France nous épargna de justesse cet achat compulsif . Il disait : « j’ai tous les grands patrons de presse avec moi ». Ah ! Il est loin le bon temps où TF1 préparait avec ses émissions stupides mais néanmoins distrayantes nos cerveaux à recevoir les messages publicitaires de Coca Cola. Maintenant, et jusqu’en mai 2007, entre les pages de pubs, à la télé, à la radio, dans les journaux, il va falloir supporter la campagne de Sarko. Ca va être long…

( à ceux qui croient encore à l’indépendance des médias nous conseillons la lecture du livre de Serge Halimi aux éditions Raisons d’Agir « Les nouveaux chiens de garde »)

15 janvier 2006

Une petite belotte pour sauver la planète ?


Dans son numéro 788 de décembre dernier Courrier International nous propose de faire connaissance avec 54 héros de l’écologie sous le titre « La maison brûle ». Un premier sourire nous vient aux lèvres quand on songe que la formule est empruntée à l’un des discours les plus flamboyants de notre Président. Les portraits des héros sont présentés sous forme de cartes à jouer que l’on peut télécharger sur Internet. Formidable ! De trèfle à pique, en rouges et noirs on découvre des tas de gens avec qui l’on va pouvoir jouer à sauver la planète, dont José Bové qui sera notre jocker. Dans la rubrique "conso", tout petit entre un italien "sensuel" et un américain "citoyen", il y a un Français "provocateur" : Serge Latouche. Cet économiste est bien pire qu’un provocateur c’est un hérétique. Pour lui « le développement économique entraîne un accroissement incessant de la pression sur l’environnement, ce qui ne pourra se résoudre qu’à travers des catastrophes. Il prône donc la décroissance ». Vous ne rêvez pas : dé-croissance ! Jusqu’où ira la provocation ? Nous demander de moins consommer ? de moins rouler et quoi encore ? Tu voudrais pas non plus qu’on balance nos télés Serge ? NOTRE MODE DE VIE N’EST PAS NEGOCIABLE.
Heureusement, quelques pages en amont de ce dossier ludique, une publicité nous rassure, nous ne vivons pas encore dans le monde ascétique de Serge Latouche « De l’autre côté des montagnes, il y a des gens qui montent en volant pour descendre en glissant. Les 8 bases de ski héliporté… à 2h30 de Lyon » … ouf !

13 janvier 2006

Connaissez-vous le chemin le plus court entre la forêt et la poubelle ?

LE SAPIN DE NÖEL !
Il a fait la joie de toute la famille, on le retrouve aujourd'hui posé comme une merde de chien sur le trottoir. Il ne venait pas d'une vraie forêt mais d'un lopin de terre abandonné par une agriculture à bout de souffle. Tout petit,dans son Morvan reculé, il était déja malheureux . Son agonie à côté du petit Jésus fût en fait une délivrance. Des dizaines de milliers de sapins connurent le même sort. Ce sapinocide, quand bien même il heurterait notre conscience n'est pas un problème. Le problème c'est ce que le père Noël à déposé à leurs pieds :des tonnes de saloperies en plastiques, souvent bourrées d'informatique, qui finiront aussi très vite au dépotoir (il s'était pourtant donné la peine d'aller chercher tout ça jusqu'en Chine) !

11 janvier 2006