21 décembre 2007

Mickey, le pape, le comiquencouille et la catastrophe

Le 12 décembre dernier ici même, nous proclamions, et nous le referions volontiers aujourd'hui, qu'il fallait cesser de focaliser sur notre clown berlusconien pour se concentrer sur l'essentiel (en admettant par ailleurs qu'il faudrait prendre le temps de bien définir ce que nous considérons comme essentiel). Vous pouvez d'ailleurs vérifier car le "post", comme disent les jeunes, qui ne sont pas tous de sales petits cons- et en réalité il n'y a pas que les jeunes qui disent "post" Robert par exemple utilise fréquemment ce mot bien que ce ne soit pas un bon exemple car Robert n'est plus tout à fait jeune - se trouve juste en dessous (le post).
Nous le proclamions, nous le pensons toujours mais il faut bien admettre que cette positive attitude demande un effort surhumain. Comment faire en effet quand dans la même semaine notre clown berlusconien papillonne à Mickeyland puis s'en va embrasser le pape en compagnie de Bigard le comiquencouille ? Passé la haine à l'encontre de la personne que nous nous proposons de canaliser en action politique constructive que retenir de ce salmigondis sinon le sentiment du désastre à l'oeuvre ?
Dans "Pour un catastrophisme éclairé" aux Editions du Seuil Jean-Pierre Dupuis dit "La catastrophe a ceci de terrible que non seulement on ne croit pas qu’elle va se produire, mais qu’une fois produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. ».
Oui le Sarkozysme est une catastrophe pour notre bon vieux pays et pour pararaffarinader nous dirions le chemin est court et la pente très raide. Nous dégringolons à une vitesse vertigineuse le tout dans une béatitude quasi généralisée, les signes du délabrement intellectuel sont pourtant flagrants et nombreux... Nous ne manquerons pas d'y revenir mais pour l'instant nous filons passer les fêtes de fin d'année loin des lumières et pas si loin que ça, loin de Carla, nous n'écouterons pas la radio, n'allumerons pas la poubelle. Nous humerons le sol gelé. Nous viverons car c'est encore possible.

12 décembre 2007

On arrête de le détester, on se concentre sur l'essentiel

Il est détestable. Parfois nous nous surprenons à l'imaginer agonisant dans son sang, victime d'un attentat bien mérité pensons-nous. Il est vulgaire, parle mal (mais il parraît qu'il est capable de bien parler et qu'il fait juste un effort pour être à notre hauteur), incarne la déculturation, le simplisme, les montres Rollex, l'arrogance et moult tarres vomissables. Il nous faut pour autant arrêter de focaliser sur sa petite personne (de chair et de sang) car ils sont cent mille derrière lui. Devrions-nous croire qu'il est seul ? Ne serions-nous pas aussi simplet ? Il a été élu démocratiquement, ce fût dit et répété. Nous l'avons voulu. 53contre 47 ? Non bien plus que cela. "L'adversaire" était infecté par la même peste, la même saloperie qui nous mène à la fosse. Pourquoi portons-nous aux nues le système qui les célèbre ? Parce que nous sommes repus, lâches et fénéants, parce qu'en rentrant d'un boulot harassant et mal payé nous préférons nous vider encore la tête devant cette lucarne putride plutôt que d'empoigner des bouquins intelligents. Il y en a pourtant des milliers de ces livres. Il faudrait un peu les lire, croiser, comparer, expérimenter... réfléchir un peu et s'en parler entre amis. Amis, amis, comptez sur vous !!!!
En attendant, retrouvons-nous autour d'un bon boeuf bourguignon, ricanons sur le dos du peit con mais n'espérons pas trop de ces ricanements, tout juste une petite soupape provisoire. Quand nous serons remis, nous oublierons le masque ignoble et nous nous pencherons plus sérieusement sur les mécanismes qui permettent une telle forfanterie, un si honteux kidnaping.
Et pour nous remettre en ordre de marche,remettons-le clown berlusconien à sa juste place :

"L'été Johnny chevauche une Harley Davidson avec sa bande dans le grand Ouest américain. Mais l'équipée sauvage est devenu une pub pour verre progressifs et lunettes de soleil. Un jour, il a dit : il ne reste que Jagger et moi. Personne ne l'a cru. A part peut-être Nicolas Sarkozy"
La nuit du Fouquet's d'Ariane Chemin et Judith Perrignon, Fayard.

24 novembre 2007

La vitrine de la Banque Populaire

Une association, toute non lucrative qu’elle soit, a besoin de se DEVELOPPER et donc de COMMUNIQUER. Partant de cette évidence, la Banque Populaire, sise le long d’une artère très fréquentée de notre bonne vieille bourgade, offre aux associations clientes sa plus belle vitrine - pas loin de huit mètres linéaires sur une profondeur de deux mètres - pour faire passer leur message. Ingéniosité, sens de la scénographie, utilisation stratégique du papier crépon seront alors nécessaires pour utiliser l’espace de manière à la fois esthétique et efficace. Ainsi à notre grande joie se succèdent au fil des semaines les oeuvres de l’amicale des arts, les panneaux d’information de l’association pour la sauvegarde du folklore comtois, ceux de l’association des clowns rigolos qui font rire, ceux de Nature et Liberté avec de splendides clichés de l‘avifaune sauvage, les textes de l’A.P.G.E (Association des Poètes du Grand Est) et les mannequins grandeurs nature en uniforme à la fin de promouvoir les divers métiers de l’infanterie, ce qui il faut en convenir constitue une petite entorse au caractère associatif de la vitrine. Pour la plus grande joie des enfants (petits et grands !!!) l’année se termine généralement par la prestation de l’union des commerçants : des nounours qui bougent dans du coton . Cette semaine, avant que les peluches ne soient installées, des gaillards en carton du quinze de France avec des petits logos de basket partout s’offrent à notre regard. Déferlante de muscle, de rage de vaincre, d‘espoir et de petits logos de basket partout, la vitrine donne à chacun d’entre nous, le fort comme le faible, la conviction qu’il peut pleinement participer à la relance de la croissance. Et c’est bien de cela dont nous avons besoin quand dés le matin après avoir parcouru les deux kilomètres qui séparent notre domicile de notre bureau, en travelling derrières les vitrines néonnisés nous avons vu les assureurs, les cafetiers, les concessionnaires, les esthéticiennes, les orthopédistes et les coiffeurs en plein labeur et que notre motivation, avant même d'avoir bu notre premier café entre collègues, commence déjà à s‘essouffler. Oui, pour cela, nous avons bien besoin de vibrer. Et le slogan de la FFR "AUX ARMES CITOYENS !" ponctué d’un gros logo de basket à la con ne saurait mieux tomber.
Mais si notre patriotisme vibre cela ne doit pas nous ôter tout sens critique : outre l’entorse à l’aspect non lucratif de l’opération, qu’il convient de relever, qu’a donc foutu le responsable de la vitrine associative de la Banque Populaire pour se planter de telle sorte dans le planning ? Que nous ressasse-t-il cette histoire de coupe du monde de rugby alors même que Laporte croupit déjà dans son ministère-placard, que le Beaujolais Nouveau est derrière nous depuis plus d’une semaine et que les cycliste du tour de France en sont quasi à s’injecter leurs premières seringues ???

30 octobre 2007

La phrase du jour

Il faut juste arriver jusqu'à l'apéro, après c'est tout de la descente…
Le Bel Hubert

03 octobre 2007

Du théâtre, du vrai !


Avec un texte (enfin...), des acteurs costmés (sobrement), du rire et des larmes.
Bon là, c'est surtout des images de répétition, mais bon, bravo à la CVD quand même.

12 septembre 2007

Le coin des livres

Il nous arrive souvent lors de nos apéritifs culturels avec Jacques de citer l’excellent ouvrage de Pierre Bayard paru aux éditions de Minuit  Comment parler de livres que l’on a pas lus ? ouvrage indispensable pour les mondains que nous sommes mais que nous n’avons malheureusement pas lu tout comme nous n’avons pas lu S’ennuyer quel bonheur de Patrick Lemoine aux éditions Armand Collin et qui doit aussi être très très bien. Comme nous ce psychiatre talentueux pense que ça ne sert à rien, par exemple, de se faire chier à emmener les gosses aux judo puis à l’éveil artistique le mercredi alors qu’ils préfèrent largement glander dans leur chambre.
Alors pourquoi tant d’idiots hyperactifs ?
Patrick nous éclaire (il le dit dans Libé) «au fond je crois que tout repose sur l’interdit de la masturbation. Ne pas s’ennuyer, c’est ne pas se tripoter. Vous noterez que dans notre vocabulaire s’ennuyer rime avec glander ! Et surtout quand on s’ennuie, on vous interpelle - Qu’est-ce que tu branles ? - sans parler de tous les mots scatologiques qui décrivent l’ennui : s’emmerder, se faire chier… ».
Voilà comment, sans le savoir, on a peur de se toucher la zigounette et on se retrouve PDG ou Président.

24 mai 2007

C'est navrant !

C'est assez navrant il faut bien l'avouer. Laisser un blog comme ça, sans une ligne, pendant plus de six mois... Bon ben, pour ceux qui aimaient bien nous lire, désolé, toutes nos excuses... Mais voilà, c'est la faute à Jacques. Un jour il a dit que notre article sur Arlette était pas mal écrit et il n'en a fallu pas plus pour nous bloquer complètement. Cons comme nous sommes nous nous étions dit que nous ferions encore mieux et voilà le résultat ! A un de ces nombreux apéros où l'on fait le point sur la situation du monde Virgile nous a raconté, et nous y avons entrevu un rapport avec notre histoire, qu'à son plus bel âge : 19 ans, et au meilleur de sa forme : 78 kilos, bronzé et relativement musclé; une très belle fille, une parisienne, dont il était amoureux sans jamais lui avouer et qu'il avait néanmoins accueillie dans son antre cantalouse avec une copine australienne qui avait l'air de connaître la vie, la vraie, la nocturne (elle lui demandait tu te couche tôt toi ? Lui répondait non pas vraiment onze heures minuit et elle répondait ça c'est très tôt, pour moi tôt c'est trois heures du mat...). Bref cette jeune fille, pas l'australienne, la parisienne dont il était amoureux, le voyant un jour torse nu lui a dit : « Bah... tu as un petit ventre ! Je crois que je ne pourrais jamais tomber amoureux d'un mec qui a un petit ventre ». Résultat il a pris 10 kilos qu'il n'a jamais perdu depuis. Vous suivez ?
Il faut le dire aussi le duel Sarko/Ségo annoncé avec le résultat depuis si longtemps nous a fort miné et d'autant plus le résultat final qui a eu pour conséquence – définitive ? - de nous ôter toute croyance en la démocratie et de la remplacer par une certitude : le masochisme (on voulait aussi écrire la bêtise mais bon une once de politiquement correct nous a retenu) de nos concitoyens (et là encore il a fallu lutter de toutes nos forces contre une néfaste amertume qui aurait pu nous laisser écrire CONcitoyens). Donc Sarko est élu et quelques jours après n'ayant pas encore radicalement changé nos habitudes nous buvions quelques mousses dans un de nos rades d'errance et là, bercé par la musique arabe, nous avions l'impression d'être rentré en résistance et qu'à tous moments les flics pouvaient débarquer, voir si nous étions en règle, voir si on allait bien pouvoir se lever pour aller bossser. Et là aussi on est en pleine résistance : figurerez-vous que cet article on l'écrit pendant le travail. C'est chouette hein ! Faire semblant de bosser en Sarkozie !
Mort au travail !