31 mars 2006

Avec Jean Rouch à la manif

Jacques nous téléphone :
- vous allez à la manif ?
- - si t’y vas, oui…
Peu de temps après, nous nous retrouvons chez Jacques et, comme à son habitude, nous propose ses dernières trouvailles. Pas question de légèreté aujourd’hui, nous voilà en train de visionner les Maîtres fous de Jean Rouch, film culte dont nous ignorions jusqu’à l’existence de son auteur il y a encore à peine quinze jours.
ON EN CROIT PAS NOS YEUX !!!
Des membres d’une secte religieuse à Accra (au Niger ou en Guinée selon les versions, vous savez vous ?) rentrent en transe au cours d’une cérémonie et se mettent à singer la puissance coloniale de l’époque. L’un est possédé par le génie du conducteur de la locomotive, un autre par le gouverneur, un autre encore par le général…. Paul serre les fesses, il est un peu sensible et appréhende la scène du sacrifice du chien. Mais Jean Rouch est resté sobre, on voit le toutou un peu inquiet et puis après on voit les possédés avec du sang plein la figure. C’est tout.
Jacques commente : « c’est juste une façon d’exorciser… ça nous ferait du bien aussi. Tiens imaginez- vous possédé par votre directeur ! »
Mais le tumulte de la manif approche, il est grand temps de rejoindre le cortège si l’on veut être compté par les RG.
Avec qui allons-nous défiler ?
Nous papillonnons : essayons la CGT, faisons quelques pas avec les cheminots l’ambiance y est joviale, nous nous faisons offrir un autocollant par les Verts, nous nous écartons de la CFDT, nous ne savons pas trop où aller… mais soudain un éclair : il ne faut pas rater le passage de la tête du cortège devant le siège de l’UMP car c’est toujours délicieux. La dernière fois, les gros philistins, enfermés à double tour, se sont fait copieusement canarder leur vitrine de boules de neiges ! Alors nous empruntons les rues de traverses et nous voilà devant, en bonne position avec les anarchistes, c’est bien, ça nous semble cohérent. Et puis il y a une très jolie anarchiste qui chante et plein de jeunes super motivés On est bien là !Nous bavons, éructons, mais nous ne nous brûlons pas. Humm !!! c’est bon de partager cette haine contre la droite !
On remet ça mardi !

29 mars 2006

Une autre petite phrase


Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer

De Guillaume d'Orange-Nassau dit le taciturne ( un gars sérieux est-ce utile de le préciser ?) entendue dans une des nombreuses AG qui agite en ce moment notre belle démocratie.

21 mars 2006

Notre bourgmestre se démène : travaux en cours


A quelques centaines de mètres de notre modeste immeuble traînant sa misère au bord d’une rue où le notable pressé roule comme un taré pour regagner au plus vite sa villa, les pelleteuses et les camions s’ébrouent à déconstruire (déconstruire).
Là où il ne restera bientôt plus que graviers, poussière et ferrailles tordues, il y a peu de temps encore, des jeunes mal élevés - sans doute des enfants de polygames - n’arrêtaient pas d’embêter tout le monde avec leurs scooters et leurs casquettes visées à l’envers.. Ca ne pouvait plus durer ! Le bourgmestre a décidé d’arranger tout ça grâce à un courageux programme de rénovation urbain, un PRU, rien de moins ! Tout est prévu : la MJC, à travers son pôle de ressources se propose d’accompagner le changement en mobilisant les habitants. Les constructions seront adaptées aux exigences du public (moins de polygames) et tiendrons compte des personnes en perte d’autonomie (plus de vieux ). La philosophie de ce projet est de privilégier la dimension humaine, car comme le dit le slogan de la lettre d’information destinée à combler notre soif d’information de proximité : une priorité, la vie !
Notre bourgmestre nous aime.
Merci bourgmestre.

17 mars 2006

Une petite phrase

Ca va bien en ce moment, j'ai le moral qui remonte à zéro
De Louis Pons, citée par Pierre-Autin Grenier (dont on adore l'écriture : Je ne suis pas un héros, Toute une vie bien ratée, L'éternité est inutile autant de titres qui en disent long sur son optimisme... lui parle de "pessimisme combatif")

Monsieur Dupdup

Nous vous recommandons chaleureusement le blog à Dupdup : http://www.leblogadupdup.org
Dupdup est un type formidable, insatiable et généreux, passionné vif de tomates, de Bach, d’oiseaux, d’Eric Clapton, de pomologie et de mille autres choses à venir... Nous passions par hasard un jour de printemps 1991 dans sa maison au bord de l’eau, il s’en est suivi des rencontres en cascade, des tours et des détours , par Texel, Petit Noir, le Morvan, des nuits de bringues, de belles balades jumelles au cou, « Peterson » en poche et tout cela nous a mené là où nous sommes aujourd’hui.
Merci à Dupdup, sa famille et ses amis !

06 mars 2006

Chronique éthylique

Le spectacle n’était ni bon ni mauvais, c’est ce qui ressortait de notre conversation au bar du Théâtre quand notre ami Jacques qui passait par là nous proposa d’aller s’en jeter une petite au Madigan’s, où, selon lui, l’ambiance serait plus sympa. Nous ne nous sommes pas fait prier, saisissant cette occasion inespérée de fuir une compagnie qui nous lassait.
Jacques était dans sa plus grande forme. Le matin même, au super marché, il avait croisé Antoine Weachter au rayon confiseries en train de remplir son Caddie de bonbons Haribo. A cette heure tardive, d’y repenser le faisait encore rire !
Un grand gaillard de 120 kilos nous annonça la fermeture imminente du bar, ça tombait mal, on commençait à peine à goûter à la bonne humeur de notre ami et on venait juste d’entamer notre Guinness que nous avions eu la bonne idée de commander en pinte… Après avoir avalé notre bière -à ce prix là pas question d’en laisser une goutte- nous décidons d’aller en boire une petite dernière au Stil.
Et là, la magie de la nuit opéra. Nos épaules, ordinairement avachies, se trouvaient soudainement constellées, s’étaient la lumière noire sur nos pellicules. Il n’en fallait pas plus pour nous propulser sur la piste de danse et leur monter à tous ces kékés qu’on pouvaient encore leur en apprendre question chorégraphie. Raoul était aux anges, une petite brune bien dodue lui tournait autour. Esquissant un virevolté dont nous avons le secret nous tombons nez à nez sur Olive qui hagard n’en revient pas de nous voir dans cet état et pris de court commence l’argumentation classique de ceux qui sont là « parce que plus rien d’autre n’est ouvert à cette heure, qu’un pote (qu’il est d’ailleurs en train de chercher pour lui donner son Heineicken) l’a traîné là » .
Mais Jacques ne danse plus, il a perdu sa légèreté, Weachter a du finir ses Haribos. Notre camarade se sert ostensiblement dans une bouteille de Whisky qui ne nous appartient pas et se met à brailler « je vous méprise tous ! elle est là la France qui vote Sarko ! elle est là la France qui ne pense pas ! »
Nous pensons qu’il est maintenant temps de changer d’air, d’ailleurs, un gaillard de 130 kilos nous le fait comprendre. En partant nous tombons sur une sorte de Gothique aux cheveux longs et piercé de partout, une intuition nous fait dire que ce doit être le pote d’Olive... aussi nous nous lançons sans filet dans une improvisation humoristique débridée :
« - Avec ta gueule on se demande se que tu fous là ! T’es le pote d’Olive ?
- Non je suis avec une salope qui adore sucer les mecs...
(Nous feignons un demi-tour)
- Elle suce que les beaux mecs, cassez-vous !
Puis nous revoilà à l’air libre.
Dans la rue des types montrent leur cul en gueulant. Une valeur sûre !
Voteront Sarko ?

Et vlan !

"Les médias ont très vite compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer de ce que la « science » économique était la seule où le débat soit quasiment permanent, au sens d’interminable et scolastique. Imagine-t-on des physiciens disputant inlassablement, jour après jour, de la chute des corps et de la rondeur de la Terre ? En revanche, on voit bien des hommes de robe se quereller pendant quatre siècles sur le sexe des anges, la virginité de Marie ou la question de la grâce « immanente ». Et les médias ont parfaitement saisi toute l’opportunité commerciale et franchouillarde qu’il y avait à promouvoir le « libéralisme » économique, qui n’est qu’un poujadisme, une complainte permanente au manque d’« efficacité », une râlerie vague contre les « pesanteurs », les « archaïsmes », le « manque de souplesse », une bavasserie de beauf contre l’ « impôt », le « fonctionnaire », le « planqué », le « privilégié », l’ « escroc aux alloc et au RMI » et autres calembredaines niveau Mimile et pastis. "

Bernard Maris. Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles. Editions Albin Michel et en poche aux éditions du Seuil, Point.

Ah ! Si ceux qui s’apprêtent à voter Sarkozy pouvait lire ce livre, on éviterait peut-être la catastrophe… mais quel temps reste-t-il pour la lecture quand on regarde plus de trois heures par jour la télé ?
Nous concernant, motivés par l’apprentissage de quelques notions élémentaires d’économie pour ne plus prendre pour argent comptant les salades des « experts » nous allons nous plonger avec délices dans l’anti-manuel d’économie, du même auteur, paru aux éditions Bréal.
Merci Boryana !