03 avril 2006

Le Pen et la poule au pot


En écoutant d’une oreille blasée les infos, nous nous disions l’autre jour que les médias avaient traités de la grippe aviaire comme ils ont traités il y a 4 ans du virus Le Pen. … oui, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux mais expliquons nous quand même.
1/ le virus H5 N1 :
On nous a d’abord assommé d’images de grosses dindes effarouchées (pas Marine) poursuivies par des hommes en combinaison NBC (nucléaire, bactériologique et chimique). Cartes de l’invasion du virus, ça approche, panique à bord et on ne mange plus la poule au pot le dimanche. Les producteurs de volailles crient famine et sont à deux pas de mettre la clé sous la porte. Alors, bons seigneurs, les médias convoquent spécialistes en tous genres et politiciens de tout bords qui, tous en chœurs, nous somment de manger du poulet. Consommateurs citoyens et patriotes que nous sommes, nous nous exécutons.
2/ L’épidémie Le Pen du 21 avril 2002 :
On inonde nos cervelles disponibles de bagnoles incendiées, de « zone de non droit », on nous sort de derrière les fagots l’histoire pathétique du papy sans défense cambriolé et tabassé par des petits sauvageons.
Affolement général. Il faut de l’ordre dans ce pays… alors qui ? Et hop ! Le Pen arrive second tour de la présidentielle.
En trompette sans le moindre soupçon d’autocritique et avec les trémolos de circonstances les médias nous éclairent alors de leur lumière et nous ordonnent de voter contre Le Pen après avoir fait son jeux pendant des mois…
Obsédés par le sensationnel (et surtout par l’argent que ça rapporte), les médias jouent les croque-mitaine puis s’étonnent du résultat obtenu et nous font alors la morale. « Hé les gens ! Faut pas vous affoler ! On déconnait… On a juste besoin d’un max de thune pour payer nos vedettes, vous savez combien ça nous coûte un Jean-Pierre Pernault, un PPDA, une Claire Chazale, un Fogiel, un Delarue ??? … bah… on peut même pas vous le dire, vous ne pourriez pas comprendre… Allez, mangez du poulet, tout va bien… »

9 commentaires:

Anonyme a dit…
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Nous... a dit…
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Anonyme a dit…

Je pense que les grands médias ont une très grande responsabilité dans ce qui arrive, ça semble évident pour la grippe aviaire ou ce qui s'est passé avec Le Pen en 2002. La comparaison entre ces deux faits me semble juste. Mais les politiques là-dedans, où sont-ils ? Derrière en train de tirer les ficelles ? Je suis persuadé que certaines choses sont montées en épingle à certains moments pour détourner l'attention. Pour détourner l'attention de quoi ? Du CNE ? Du CPE ? Je soupçonne une très grande complicité entre politiques et médias. Rien n'arrive par hasard : peut-être que les médias nous parlent de tel ou tel problème à un moment donné parce que les politiques en ont décidé ainsi, pour que nous ayons le regard focalisé sur ce problème (ou supposé problème, cf. la grippe aviaire) à ce moment là, et non sur autre chose. Je pense que tout est calculé ... pour ne pas dire machiavélique ! Nous sommes globalement de grands naïfs qui croyons vivre dans un monde où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", mais non ce n'est pas la réalité ... !

Nous... a dit…

Bernard,
Les médias, c'est certain ont une grande responsabilité dans la "fabication" de l'opinion publique, et par conséquent, entre autre, dans le résultat des élections. Il est fondamental de se méfier, en général des médias "dominants" et d'apprendre à les décrypter. Pour cela il y a toute une littérature, des associations (acrimed, observatoire des médias...) des sites internets et les films de Pierre Carles "Pas vu pas pris" et "Enfin pris"... Nous avons évoqué tout cela dans de précédents articles et nous y reviendrons régulièrement car la critiques des médias est un sujet qui nous tient particulièrement à coeur! Citons au passage la sortie du n°1 du "Plan B" que l'on trouve en kiosque, bimestriel critique des médias et enquêtes social, très prometteur !
Nous ne partageons pas le point de vue qui consiterait à voir une sorte de manipulation organisée, non, nous pensons plutôt que journalistes, politiques, industriels et financiers se connaissent et ont des intérêts communs à protèger ensemble. Là dessus le film de Pierre Carles montrant la connivence entre Léotard, à l'époque ministre de la défense, et Etienne Mougeotte est éloquent. Le livre de Serge Halimi, "Les nouveaux chiens de garde" réédité récement, best-seller, dont on ne trouve aucune critique dans le Monde, Libé, le Figaro etc. est très instructif, indispensable ! Citons-en cette phrase : "La somme des sujets tenus à distance et des non-sujets matraqués en permanence étend le royaume de la pensée conforme". Pas mal hein !
Les médias mentent souvent par ommission, ils détestent qu'on les critiques, qu'on touche l'un des leur, c'est une véritable corporation. Ce matin par exemple sur France-Inter un auditeur, parlant de la crise du CPE dit qu'il y a un gros problème de répartition des richesses et cite l'exemple de Delarue, millionnaire qui est en procès pour avoir "arnaqué" cetain de ses salariés... Le journaliste a répondu en bafouillant que ce n'était pas le sujet... détestable !
Dans un débat en présence d'un journaliste d'acrimed (association critique des médias) nous avons appris que les deux journaux les plus intolérants à l'égard de leur critique était Le Monde et ... Charlie Hebdo. On s'en apperçoit pas tout de suite, mais si. Charlei, ça craint et Philippe Val est un personnage ignoble dont nous dersserons le protrait prochainement, le temps de cumuler encore un peu d'infos... Bon, ben on en recause plus tard,
amitiés.

Anonyme a dit…

nous pensons plutôt que journalistes, politiques, industriels et financiers se connaissent et ont des intérêts communs à protèger ensemble
Je ne suis pas sûre que les intérêts de tous ces gens soient communs. Je pense qu'industriels et financiers se partagent l'énorme part du gâteau et que politiques et journalistes tentent de grapiller les miettes.
Le pouvoir des politiques se réduit comme une peau de chagrin. Qui nous propose parmi eux un réel choix de société ? Leur rôle ne consiste plus qu'à caresser les industriels (et autres investisseurs)dans le sens du poil, histoire de tenter de ramasser plus de miettes.
Le pouvoir des journalistes est plus ambigu. Ils peuvent aider les autres catégories à maintenir leur puissance, mais jamais la leur ôter (si importants que soient les scandales déclenchés par les médias, si énormes que soient les révélations faites).
La question est de savoir où se trouve le contre-pouvoir.

Nous... a dit…

Anne,
Le contre pouvoir, pensons-nous, c'est vous, c'est nous... diffusons autour de nous la presse associative et libre, militons dans une association, adhérons à un parti politique, présentons-nous aux élections...
Et pour alimenter le débat, voici la conclusion d'un ouvrage de Raoul Vaneigem "Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante" :
" A la question - faut-il s'armer pour abbatre le tyran ? - Etienne de la Boétie, démontrant à quel point il détenait le secret de sauvegarder, par-delà les glaciations des siècles, le ferment d'une vie à renaître, fournit à nos contemporains une réponse à laquelle ils ne pourront souscrire sans la mettre en oeuvre aussitôt :"Nullement. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l'ébranliez. Mais, seulement, ne le soutenez plus ! Et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre.""

Anonyme a dit…

Raoul et Paul écrit "militons dans une association, adhérons à un parti politique, présentons-nous aux élections...". Je ne suis pas certain que la voie politique soit la bonne, je pense que le pouvoir et l'argent corrompent. D'autant plus que je suis d'accord avec Anne qui pense que les politiques sont plutôt à la traîne des industriels et des financiers et qu'ils ne ramassent que quelques miettes. Non, la voie associative me semble préférable, elle est plus saine, et le travail des associations en France est considérable, dans tous les domaines (et notamment dans les domaines qui ne sont pas prioritaires pour les politiques). En plus, le militantisme ne doit pas être déconnecté de la notion de "plaisir" et, de ce point de vue, la voie associative est beaucoup plus riche en rencontres et en émotions. La voie politique peut-elle faire envie à quelqu'un de normalement constitué ?

Anonyme a dit…

L'utilisateur anonyme du précédent message, c'était moi. Encore une fausse manip ! Désolé !

Nous... a dit…

Bernard,
Nous ne savons pas si nous sommes normalement constitués, mais la voie politique nous fait envie au point que nous nous sommes encartés !
Parfaitement ! et pas plus trad qu'hier au soir nous buvions des canons entre "camarades" pour discuter des prochaines échéances !