14 janvier 2009

Un dangereux virus attaque une librairie


Une affaire Ubuesquo-Kafkaïenne secoue le monde des livres et de la culture dans notre bonne vieille bourgarde. La librairie Camponovo, sise 50 rue des Granges a été victime d’une infection virale de la plus haute dangerosité : une attaque foudroyante du virus de Sud.
Le samedi précédant Noël alors qu’une clientèle nombreuse garnissait ses paniers avec « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » de Michel Drucker ou « La terrible vérité » de Pierre Belmare, les livres de recettes de Pierre Perret ; alors qu’elle venait retirer les cadeaux que le père Noël avait déposé là à son attention, le personnel de la vénérable enseigne a demandé à son aimable clientèle de bien vouloir quitter les lieux !
Passé les premiers remous lié à la stupéfaction les libraires ont expliqués, tract à l’appui, le pourquoi du débrayage, car c’est bien de cela dont il s’agissait : un débrayage, ce genre de chose que font salariés quand ils n’arrivent plus à se faire entendre d’un patron trop occupé à faire fructifier ses affaires.
Au cœur du litige, histoire de prime de fin d’année que les salariés refusaient de voir transformer en chèques cadeaux…
Probablement habitué à des collaborateurs plus dociles et aux idées saines, Jean-Jacques Schaer, le patron de Camponovo, s’est tout de suite inquiété de ce comportement fébrile. Il a promptement mené l’enquête pour remonter à l’origine du mal et le traiter comme il se doit à la racine . Une fois les éléments infectés identifiés ils ont été immédiatement mis en quarantaine et au pain sec car on ne plaisante pas avec un virus qui terrorise les banquiers qui, comme chacun le sait, ont déjà bien du souci en ce moment.
Dans un entretien accordé à l’Est républicain Jean-Jacques Schaer déclare en effet « En raison de quelques gauchistes, nous avons été pénétré par le virus de Sud. Cela a semé la terreur chez nos banquiers… »
Mais quel est donc ce terrible virus ?
Le virus de Sud n’est pas une de ces infections remontant du midi par le truchement du réchauffement climatique comme la fièvre catharalle qui - soit dit en passant - a fait cet été des ravages sur les moutons de nos contrées dans le silence le plus absolu. Non, le virus de Sud, c’est le virus transmis par les syndicalistes de S.U.D, en toutes lettres : Solidaires Unitaires et Démocratiques. Inutile de tergiverser une telle appellation en dit long sur le caractère nuisible, pour ne pas dire terroriste de ce groupuscule. Aussi avons-nous décidé de soutenir la démarche de Monsieur Schaer en épargnant sa librairie de nos visites.
En effet fréquentant régulièrement des cercles comme La bisontine de décroissance, l’AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), ayant serré la main à plusieurs reprises à des militant du Nouveau Parti Anticapitaliste, il est plus que probable que nous soyons porteur du virus de Sud transmis au contact des gauchistes.
Si comme nous vous avez le moindre doute et que vous ne souhaitez pas faire peur aux banquiers de Monsieur Schaer, une seule attitude possible ne plus acheter de livres à Camponovo en avant d’avoir effectué un test de dépistage du virus de Sud. En attendant soyez prudent et lisez le Figaro.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il semble que vous soyez un expert dans ce domaine, vos remarques sont tres interessantes, merci.

- Daniel